L’affaire dite d’escroquerie internationale se révèle de jour en jour un véritable serpent de mer et met à nu l’état calamiteux d’une justice digne d’une époque préhistorique ayant le vent en poupe au Togo de Faure Gnassingbé dans le but de réprimer, régler des comptes, réduire en silence des togolais qui pour des raisons politico économiques ne seraient pas en odeur de sainteté avec le plus « Faure » des togolais et toute sa tribu. Pascal Bodjona rentré en disgrâce et détenu plus de 07 mois en 2012 a entamé depuis ce jeudi 21 août 2014 son second round carcéral au nom de Faure Gnassingbé, dans une ténébreuse affaire mal ficelée comme de coutume au royaume de la seule famille régnante qui a l’art de confectionner tous les délits et les accrocher au cou de tous ceux qui refusent de soutenir la politique suicidaire du prince.
En effet L’ancien ministre de l’administration territoriale, Pascal Akoussoulèlou Bodjona est convoqué ce jeudi par devant le 04èm substitut du procureur pour être écouté au fond sur le fameux dossier d’escroquerie internationale, alors même que les principaux cerveaux présumés de cette affaire notamment Bertin Agba et Loic le Floch Prigent sont pour l’instant dans la nature. Pascal Bodjona tantôt auteur, tantôt complice, selon les gymnastiques des juges, au service d’un homme, est victime d’un acharnement insensé alors même qu’un rôle secondaire lui est attribué.
Palais de justice de Lomé ce 21 août 2014
Ambiance particulière au palais de justice ce jeudi. Les jeunes manifestants se réclamant du fan club Pascal Bodjona ont investi la devanture du palais dont l’accès est bloqué au public par les forces de l’ordre alors même que l’audience est censée être ouverte à tout le monde.
8h50, arrivée de Pascal Bodjona, quelques jeunes munis de banderoles et de pancartes ont pu s’accrocher à son véhicule et accéder enfin au palais de justice. L’ancien directeur de cabinet de Faure Gnassingbé avant le début de l’audience eu le temps d’interpeller les forces de l’ordre qu’ils n’ont aucun droit d’empêcher ceux qui veulent suivre l’audience de le faire.
Début de l’audience, les discussions furent âpres comme de coutume dans ses genres de procédures au Togo où le justiciable est face non aux magistrats indépendants mais à des prestidigitateurs qui s’amusent du droit comme dans un jeu de cartes.
Après près de deux heures d’audience où les avocats de l’ancien ministre refusent à raison que leur client puisse être écouté au fond, au regard de la procédure et que le 4 èm substitut tient à le faire conformément aux désirs du prince, une suspension de 5 minutes a été proposée, elle dura près d’une heure pour permettre aux magistrats aux ordres d’appeler qui de droit pour avoir les instructions et entamer la démarche à suivre. La séance repris à quelques minutes de 12 heures et la fin de la matinée tourne au cauchemar. L’ancien bras droit de Faure Gnassingbé est accusé de faire obstruction à la justice et déposé à la prison de Tsévié contre tout bon sens.
Pour rappel, le ministre Bodjona est invité à être écouté au fond, alors même que les avocats de monsieur Bodjona ont déposé une requête qui dessaisie le juge d’instruction d’intervenir dans le dossier car incompétent. Ce dernier outrepasse ce principe élémentaire du droit pour agir en toute illégalité. Les vices de procédures, les incongruités, les aberrations, les absurdités juridiques et judiciaires les plus inouïs se comptent par tonnes dans le dossier Bodjona inclus dans le grand panier à crabes labellisé escroquerie internationale.
Les avocats précisent
« Nous avons précisé à monsieur le procureur et au juge du 4e cabinet que monsieur Bodjona et les avocats s’en tiennent à la requête qu’ils ont déposée à 8h53, ce qui veut dire que le juge d’instruction n’est plus compétent pour instruire ce dossier. La seule possibilité c’est de renvoyer le dossier au procureur général, ce qu’il a refusé de faire ». A confié à chaud le bâtonnier Dovi Ahlonko à la presse.
Me raphael kpandé adzaré pour sa part, crie à la tristesse et à la désolation. « S’il arrivait quelque chose au peuple togolais un jour le pouvoir judiciaire est au centre. Que des magistrats professionnels se livrent à des actes de gangstérisme de ce genre est inqualifiable. On dépose une requête pour dessaisir un juge, le juge outrepasse, agit en dehors des textes en toute illégalité. Le Togo est en péril, c’est de la forfaiture. Quelque que ce soit les circonstances la procédure judiciaire et pénale doit suivre son cours ».
Abass Al Yussef et Loic le Floch Prigent disculpent Bodjona
Le plaignant, l’émirati Abass Al Yussef reconnait n’avoir donné aucun centime à l’ex bras droit de Faure Gnassingbé et n’avoir pas fait affaire avec Pascal Bodjona. L’autre acteur non des moindres, qui disculpe, Bodjona et qui a gouté à l’enfer carcéral de Faure Gnassingbé est monsieur Loïc le Floch Prigent, l’ancien PDG d’Elf aquitaine. Le breton soutien dans une interview qu’il nous a accordé en février 2014, à l’occasion de la sortie de son livre le mouton noir que, « l’Etat togolais a envie de montrer qu’il est une démocratie internationale et a besoin de la caution de quelqu’un connu internationalement pour se débarrasser de Bodjona. Je suis un instrument connu internationalement et par conséquent je peux servir. Au bout de 05 mois et 11 jours de détention je n’ai toujours pas vu le début de la couleur d’un bout de dossier sur le sujet et par conséquent je finis par penser que c’est une manipulation des uns et des autres plus qu’une véritable affaire. Je commence même à douter qu’il y ai eu de l’argent dépensé en la matière. C’est une affaire extravagante dont l’origine est essentiellement les difficultés qu’avait le président togolais à écarter le ministre des collectivités territoriales Pascal Bodjona. Je pense que l’origine de l’affaire est là et que mon transfert de Côte d’Ivoire avait simplement pour but de faire un échange de bons procédés entre les deux présidents. Je pense qu’il n’y a rien dans toute cette affaire dite d’escroquerie internationale. Il n’y a pas un mot de vrai ».
Le séjour de pascal Bodjona à la prison civile de Tsévié
Bodjona pascal, passe sa seconde nuit à la prison civile de Tsévié dans des conditions difficiles. Impossible pour ses amis et proches de lui rendre visite. Seuls ceux qui portent le patronyme Bodjona sont autorisés à se faire délivrer un permis de communiqué et espérer le voir quelques minutes seulement. Les forces spéciales sont déployées aux abords de la prison bien armées.
La première équipe familiale qui devrait lui apporter ce dont il aura besoin était présente depuis 05h, ce n’est qu’après 08h qu’elle a été autorisée à voir l’ancien directeur de cabinet de Faure Gnassingbé. Pour que son épouse puisse le voir il a dû insister. La conversation entre les deux époux n’a duré que quelques minutes.
Les consignes fermes ont été données pour faire de son séjour à Tsévié un véritable enfer, séjour duquel au pire des cas il n’en sortira qu’après les hostilités frauduleuses de 2015.
S’achemine-t-on vers un procès expéditif ?
Ironie du destin c’est dans l’exiguë prison de Tsévié et ses minuscules cellules que le ministre grand format est écroué comme ce fut le cas de son frère village Agba Bertin que les autorités togolaises font feu de tout bois pour ramener dans un Togo où le droit du prévenu et la vie d’un être humain n’ont aucune espèce d’importance.
Tout porte à croire qu’on s’achemine vers un simulacre de procès comme on en a vu déjà dans le dossier Kpatcha Gnassingbé, dans le seul but de clouer au pilori un Bodjona qui trouble le sommeil du prince national, en prélude aux présidentielles fatidiques où le pouvoir de Gnassingbé second, si enraciné et tentaculaire mais usé peut basculer contre toute attente.
Le fils d’Eyadema qui a toutes les manettes de la fraude électorale non content de fixer les règles du holdup électoral est décidé à empêcher ses potentiels challengers de postuler, quitte à les mettre en prison ou les assassiner. Tous les arguments sont valables pour s’éterniser au pouvoir puisque au nom de ce trône tous les crimes sont permis et impunis
« Au nom du pouvoir le prince est capable de mettre tout le monde au gnouf même le bon Dieu ». Nous a confié un homme d’un certain âge au tribunal de Lomé ce jeudi.
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