Du Togo au Sénégal, ces prisonniers politiques en détention arbitraire.

4 06 2015

sazofwadeLe groupe de travail sur la détention arbitraire basé à Genève, après le Togo dans le dossier Kpatcha Gnassingbé, vient de relever qu’au Sénégal, Karim Wade  est détenu de façon arbitraire. Les experts des nations-unies sont  parvenus à la même conclusion que dans  l’affaire Kpatcha Gnassingbé mais comme au Togo, l’état du Sénégal veut faire du dilatoire  en voulant passer outre cet avis du groupe onusien. Pendant qu’au Togo les acteurs du dossier, notamment les avocats optent  pour la discrétion ceux du fils d’Abdoulaye  Wade sont décidés à obtenir la libération de leur client en jouant à fond la carte de la communication.  

Dès l’énoncé de cette décision prise le 07 mai  et rendue publique le 1er  juin 2015, la machine est mise en branle. La presse locale, internationale, les sites internet, les agences panafricaines  relayent cette décision que les avocats de Wade qualifient de ‘’victoire éclatante’’.

Monsieur Wade est poursuivi pour détention d’un patrimoine en inadéquation avec  les revenus liés à ses fonctions officielles qu’il a eu à occuper.  Le groupe de travail bat en brèche ces griefs en soutenant  que l’accusé est « victime d’une privation de liberté  sans fondement juridique ».

En effet, Karim Wade a été condamné le 23 mars dernier par la Cour de répression de l’enrichissement illicite à une peine de prison de 6 ans assortie d’une amende de 138 milliards de FCFA. Une décision que le  Groupe de travail sur la détention arbitraire du Conseil des droits de l’homme de l’ONU juge arbitraire.

« La privation de liberté de Karim Wade est arbitraire en ce qu’elle est contraire aux articles 9 et 10 de la DUDH ainsi qu’aux articles 9 et 14 du PDICP ». En conséquence de quoi, le Gouvernement de la République du Sénégal est invité à prendre les mesures nécessaires pour remédier au préjudice subi, en prévoyant une réparation intégrale » peut-on lire dans le document de 09 pages du groupe des experts de l’ONU.

Les avocats du fils Wade ne demandent pas mieux.  « Les Nations unies rendent justice à Karim Wade, c’est la victoire du droit sur l’arbitraire, c’est la victoire du droit sur la force d’un Etat » déclare enthousiaste Me Mohamed Seydou Diagne qui appelle les autorités  à libérer immédiatement  le fils de l’ancien président et à l’indemniser à hauteur de son préjudice ».

Cas similaire de détention arbitraire, celui dont est victime Kpatcha Gnassingbé frère cadet du chef de l’état togolais et ses co-accusés, le même groupe de travail atteste sans hésitation que  la détention du député de la Kozah et de ses Co-détenus  est « arbitraire et ne repose sur aucune base légale ».

Plus loin le groupe de travail sur la détention arbitraire affirme que le gouvernement togolais « n’a guère apporté des réponses spécifiques aux allégations incluant celles relatives aux actes de tortures pendant la détention au secret de Kpatcha Gnassingbé et ses Codétenus ».

Autre comparaison, au Togo comme au Sénégal les procès sont jugés inéquitables tour à tour par la cour de justice de la CEDEAO et le groupe de travail sur la détention arbitraire ce qui induit  la libération immédiate des prévenus dans les deux pays.

Mais si au Sénégal cette décision du groupe de travail fait grand bruit et donne un regain d’énergie  aux avocats du fils Wade (qui a des ambitions présidentielles) d’user de cet avis pour obtenir la libération de leur client, au Togo c’est plutôt silence radio.

Les avocats de Kpatcha auraient-ils opté pour la diplomatie de couloir ? Serait-t-elle fructueuse avec un pouvoir qui brille par son insoumission aux décisions de la cour de la CEDEAO et du groupe de travail depuis plusieurs années et mois, alors que les détenus dans ce dossier ont bouclé 06 ans de détention arbitraire depuis avril 2015?

En plus de la diplomatie de couloir, si tel est le cas, informer l’opinion nationale et internationale via les médias ne serait-il pas judicieux ? Si les avocats de Wade ont opté pour le silence ou optent uniquement pour le couloir personne n’en parlerait et Macky Sall se frotterait les mains.

Par ailleurs, depuis des mois, des indiscrétions proches du dossier soutenaient que les prévenus vont jouir d’une liberté provisoire mais aucune trace d’une quelconque libération. Ces canulars sont courants au Togo. Tantôt ils seront élargis le 27 avril, jour de la commémoration de l’indépendance du Togo, tantôt à la fin de l’année, à l’occasion du discours protocolaire des 31 décembre, déjà 06 ans que les occasions ce sont succédées, les intox, les rumeurs les plus folles et canulars aussi. Seule certitude, l’ancien ministre de la défense, Kpatcha Gnassingbé est toujours à la prison civile de Lomé.

Dans un autre dossier-fiction, dit d’escroquerie internationale, Pascal Bodjona vient s’ajouter à la liste des victimes de détention arbitraire. L’arrêt de la cour de la CEDEAO de mai 2015, dans le dossier Bodjona confirme que l’ancien directeur de cabinet de Faure Gnassingbé est en détention arbitraire. Silence du côté du pouvoir togolais et des avocats de cet autre prisonnier personnel de la république.

Il  n’est pas anodin de  rappeler  la déclaration de monsieur Michel Scarbonchi du parti socialiste français lors de la détention de monsieur Loic le Floc Prigent, dans l’affaire ‘’d’escroquerie internationale’’, Scarbonchi disait en substance, « avec le président togolais, rien ne se fait sous la pression, mais rien ne se fait sans la pression ». Les avocats doivent jouer à la méticulosité s’ils veulent voir leurs clients dehors. Une chose est sure, ‘’l’impunité se nourrit du silence’’.

Kpatcha Gnassingbé continue de loger en prison au nom de l’arbitraire en violation de l’arrêt de la cour de la CEDEAO et les conclusions du groupe de travail sur la détention arbitraire de Genève, au même titre que ses Co détenus, Gnassingbé Essozimna, Seidou OugbaKiti, Atti Abi, Tchingliou Soundou, Sassou Efoué Sassouvi et Dontema KoKou Tchaa.

De même que Pascal Bodjona dans les geôles de la prison de Tsévié depuis le 21 août 2014.


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