48 heures d’inutiles et infructueuses discussions entre les travailleurs togolais et le gouvernement, un fiasco pourtant prévisible.

8 06 2013

Nadou_Lawson_STTEntamées mercredi dernier pour désamorcer la grève de 72H lancée par les travailleurs togolais qui exigent la satisfaction de leurs revendications, les discussions entre la synergie des travailleurs du Togo (STT) et le pouvoir en place se sont révélées un énième marché de dupes, caractérisé par de longues heures de duperie, de duplicité et de dilatoire vis-à-vis de ces fonctionnaires togolais qui n’ont pas vu leurs conditions s’améliorer depuis  au moins 1994, l’année de la dévaluation du franc CFA.

Octave_Nicoue_BroohmSur les huit (08) points de la plate forme revendicative que la synergie a soumis depuis belle lurette au gouvernement, ce dernier n’a pu satisfaire en réalité aucun.

Mieux le gouvernement veut remettre en cause l’acquis des 20.000 et 30. 000 FCFA de majoration sur les salaires depuis seulement deux mois. A cet effet, la synergie met en garde tous ces fonctionnaires qui sous prétexte qu’ils ont peur des représailles ne sont pas toujours solidaires des mots d’ordre de grève, que d’ici décembre 2013 les salaires risquent d’être amputés de cette augmentation.  Un acquis reste un  acquis mais c’est le pouvoir togolais dit souvent une chose et son contraire.

Sur la question de la grille indiciaire, le régime togolais refuse catégoriquement de la doubler comme la synergie l’exige. Elle sera relevée de 3% ou 5% maximum. Une proposition qui fait sourire les travailleurs qui ont compris qu’en réalité avec les gouvernants togolais aucune satisfaction ne sera possible.

Plus rigolo, la question des primes de transport. L’équipe de Faure Gnassingbé répond qu’elle va augmenter le nombre des « bus SOTRAL » qui desservent les artères de la capitale avec une certaine subvention du carburant. Les autorités  proposent que ce sujet fasse l’objet d’un débat national au cas où la synergie n’est pas d’accord avec la proposition gouvernementale. Même formule pour le volet  d’allocations familiales.  Une incongruité que même les gérants d’épicerie ne peuvent sortir en ce 1èm siècle.

Les discussions qui devront se poursuivre ce vendredi et aboutir miraculeusement  à la signature d’un  accord ont été ajournées pour cause d’un bidon conseil de ministre dit  extraordinaire qui visiblement ne s’est même pas penché en priorité sur l’importante question des travailleurs togolais.

Pour la petite histoire, le salaire des députés depuis 1994  a connu une augmentation de 120% celui des ministres de 110%, les travailleurs sont donc en droit de réclamer une augmentation de leurs salaires. 

La tournure des discussions donnent raison à ceux qui étaient sceptiques dès les premières heures de ces discussions. Selon certaines indiscrétions lors de la rencontre entre le Chef de l’Etat et certains fonctionnaires de Kara, avant de s’envoler pour sa bamboula nipponne,  il y a quelques jours, tout en les invitant à éviter une année blanche aux élèves il a laissé entendre que l’Etat togolais ne peut satisfaire les huit points revendicatifs même si un accord venait à être signé. Voilà qui est clair, même si un accord est  avec la synergie il ne sera pas respecté conformément aux habitudes de la maison.

Il va s’en dire que c’est dans une ambiance électrique que l’assemble générale  des travailleurs togolais consacrée au compte rendu sur ces discussions infructueuses a eu lieu ce vendredi au centre communautaire de Tokoin.

La base ne décolère pas et appelle à durcir le ton. La plupart parlent d’actions coups de poings avec des rassemblements dans toutes les préfectures du pays jusqu’à satisfaction totale des huit points de la plateforme.

Sur les questions connexes notamment l’inhumation de Douti Sinanleng battu à mort par les forces de sécurité, le gouvernement continue de briller par son cynisme arguant que l’enquête est en cours et que l’exécutif n’interfère pas dans les dossiers judiciaires. Un mensonge qui a fait sursauter plus d’un dans un pays où tout le monde sait que l’institution judicaire est aux bottes du prince et acolytes.

Pour la famille Douti, tant que les assassins de leur fils ne leur sont pas montrés ils ne peuvent procéder à son inhumation dans de meilleures conditions.

Il est à rappeler que l’assassin du jeune Anselme Sinandaré est bien connu de tous, puisque ce jeune à été fauché dans la fleur de l’âge par un tir à bout portant d’un petit policier zélé et jusqu’à aujourd’hui il ne subit aucune rigueur de la loi. Aucun procès en bonne et du forme. A ce niveau, est ce que l’exécutif et le judicaire qui travaillent depuis près de 50 ans d’un commun accord vont nous dire qu’ils poursuivent les enquêtes ? Le bon sens voudrait que la mémoire de ces jeunes soient respectées et honorées mais les dirigeants togolais n’ont que faire de la vie d’un être humain assurés d’une impunité infinie au nom du fils du père.

La synergie et les travailleurs qui savaient pertinemment que le gouvernement togolais malgré le train de vie sultanesque des ministres et autres apparatchiks, ne pouvaient satisfaire leurs revendications sauront quelle stratégie adoptée pour se faire entendre.  Une chose est sûre, au lieu de prendre la mesure de la situation et d’œuvrer à ce que la tension baisse le ministre Nicoué Brhoom qui pilote ses discussions avec certains de ses collègues au nom de Faure Gnassingbé  ont réussi à énerver davantage les fonctionnaires togolais qui promettent dans les jours à venir ce qu’ils appellent des actions coups de poings.

 

 

 

 


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17 06 2013
jeanvie

La Synergie est au bout du rouleau, poussée par le gouvernement dans le mur. La STT n’a pas été en mesure de mobiliser tous les travailleurs, alors que la cause défendue est, à n’en pas douter, justifiée et participera à l’amélioration des conditions de vie de TOUS les travailleurs. Paralyser uniquement le CHU Tokoin et n’ entraîner qu’une partie des enseignements vers la grêve n’a aucun effet sur la marche « normale » du pays. Les tenants du pouvoir (ils s’y sont tellement accrochés qu’ils ne le lâcherons pour rien au monde) en sont conscients et donc accompagnent doucement (par des dialoguettes) la Synergie vers sa mort certaine. Les syndicats traditionnels en savent quelque chose. Pauvre Togo, pauvres travailleurs.

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