Le processus destructeur ayant enkysté de toute part la vie politique au Togo depuis l’incident fondateur de la République togolaise le 27 avril 1960 suivi de la tragédie du 13 janvier 1963, a connu son couronnement avec la prise de pouvoir ensanglantée de Faure Gnassingbé à la suite du décès de son père Eyadéma Gnassingbé le 05 février 2005.
Alors que les plus sceptiques des Togolais, sous le bénéfice du doute pensaient que le néo dictateur allait rapidement se débarrasser de sa légitimité frelatée en restructurant le paysage politique, c’est plutôt une dictature militaro-judicaire qui précipitera le pays dans une lancinante et nauséabonde impasse faite de tourments pour ceux qui osent encore dire non à l’arbitraire.
C’est dans ce contexte que les arrestations arbitraires se sont greffées sur l’implant de l’injustice, des prévarications, des entourloupes pour ériger la peur en mode de gouvernement afin de gérer le pays dans un archaïsme insoutenable et indigne de « l’Or de l’humanité ».
Comment s’étonner qu’on en soit arrivé à ce stade, quand le pays est abandonné aux mains de vulgaires quidams à la moralité douteuse ; ceux-ci chapeautés par un pantin ayant la tête plus basse que haute.
Le casting de ce décor déroutant n’a pu rien produire de mieux que des élites hantées par le carriérisme, enfermées dans la course effrénée à la fortune prédatrice.
Cette situation de fortune sans mérite les a cadenassées dans une paresse indigne de leur génération, plongeant le pays tout entier dans une déconfiture morale avancée. Il n’y a rien à attendre de ces élites qui donne le sentiment amer d’un ratage !
L’ampleur de l’impression de vide que donnent ces élites égarées qui ont pris place dans les arènes du pouvoir ne fait que renforcer la méfiance du peuple plus que jamais décidé à reprendre son destin en main ; lui, le seul détenteur de la souveraineté léguée à l’exécutif dans le cadre du contrat social.
Au grand dam de notre brave peuple, les forces démocratiques rivées sur l’alternance politique ont sans le vouloir, cautionné l’égarement du pouvoir sous la contrainte des idéaux républicains en se laissant berner à chaque occasion par les dialogues creux sans suite, sans résultat.
Les divers associations et mouvements citoyens n’ont pas fait mieux malgré leur détermination à faire bouger les lignes ! Ces derniers hélas n’ont fait qu’accompagner, certes en voulant apporter leur synergie à la cause commune, le mouvement de déclin de toute la classe politique !
Dans cette situation de crise permanente avec la disqualification de l’action politique et les limites des mouvements associatifs, aucune clameur de la bande des thuriféraires ne saurait convaincre du contraire alors que la réalité du pays n’est que misère, pessimisme, désolation et désespérance.
Dans cette toile maléfique tissée par les griots et sorciers politiques de tout acabit, il n’y a plus la place à se laisser distraire par les errements étatiques ayant annihilé tout sens du sacrifice, du don de soi à même d’initier, de forger et de parachever le socle du triptyque consubstantiellement lié d’une union instinctive, d’un destin unique et d’une vision d’avenir et de prospérité partagée pour tous.
Le Peuple ne peut donc se taire longtemps ! Il doit au plus vite prendre à son compte la lutte pour un Togo débarrassé de politiques foireux et indignes d’un pays dynamique qui veut se faire à juste titre une place dans le concert des nations.
Face à la déconfiture de l’appareil d’Etat, le CVU lance un appel au peuple à faire preuve d’audace à l’image des luttes pacifiques des peuples à travers des mouvements populaires récents afin d’arracher sa liberté.
Le CVU encourage tous les mouvements et collectifs de la diaspora à se constituer sans tarder en un pôle fédérateur afin de soutenir et encourager efficacement le vaillant Peuple togolais dans son noble combat pour la liberté, la justice sociale, la démocratie, la vérité des comptes publics et des urnes, et la prospérité partagée pour tous sur la Terre de nos Aïeux.
La passerelle de fait que constituent les forces démocratiques alliées républicaines de circonstance du pouvoir sanguinaire de Faure Gnassingbé doit sauter pour laisser le peuple marcher sur la « bastille » !
A cette fin, les mouvements syndicaux de travailleurs du secteur public, les acteurs du secteur privé, les commerçantes et les commerçants, les mouvements estudiantins et scolaires, les cultivatrices et cultivateurs, toute la population doit avec courage et audace se lever à l’unisson du nord au sud, de l’est à l’ouest, pour mettre hors d’état de nuire le pouvoir illégitime et sanguinaire de Faure GNASSINGBE.
Ne pas se résigner, ne pas abandonner, ne pas se soumettre et se démettre à quelque fatalité, mais faire face à l’arbitraire et à l’imposture, relever la tête, résister, tenir ferme et debout jusqu’au triomphe des légitimes aspirations du Peuple togolais, tel doit être l’engagement résolu et constant de toutes les filles et de tous les fils du Togo tout entier !
Dr Edem Atsou KWASI Sylvestre APEDO
Coordinateur International Secrétaire International
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