Pour Gilbert Bawara, en matière de réformes, ce qui se passe au Togo peut se passer en France.

27 07 2014
G.Bawara

G.Bawara

Le très zélé ministre de l’administration territoriale a été reçu sur les plateaux de tv5 et la situation socio politique du pays de Faure Gnassingbé été revue en quelques minutes, notamment sur l’épineuse question des réformes. Le ministre Gilbert Bawara pour qui les togolais qui s’opposent à son régime sont des badauds a confirmé que le Togo n’est pas prêt de sortir de son atypisme. Oser dire que ce qui se passe au Togo en matière de réformes peut se passer dans tout autre pays y compris la France de monsieur François Hollande relève d’une nonchalance et d’un lapsus révélateur.

« L’impossibilité de parvenir à un consensus ou à un compromis peut arriver au Togo, partout et en en France ». A dardé entre autre, le ministre Bawara.  A moins de se tromper,  la France n’a pas connu un APG, elle n’a pas fait récemment un dialogue au cours duquel les représentants du parti au pouvoir ont gardé un silence assourdissant sur les questions essentielles notamment celle des réformes. La France en plus a limité depuis belle lurette le mandat présidentiel, elle a aussi depuis longtemps entériné le mode de scrutin à deux tours, la cour constitutionnelle n’a pas besoin d’être recomposée en France avant qu’elle ne proclame les résultats définitifs conformément à la volonté du peuple français qui s’exprime dans les urnes de façon démocratique depuis des lustres. Alors monsieur le ministre aurait-il perdu ces réalités pour oser une telle comparaison ?

Par ailleurs, monsieur le ministre a raison de comparer le Togo à la France, qui reste un soutien inconditionnel au régime cinquantenaire en place. Malgré l’absence des réformes et les élections truquées, la France et ses autres amis de la communauté internationale ont toujours approuvé ces mascarades au fil des décennies. Alors à force de reconnaitre que le Togo est une démocratie juste parce  qu’il organise des élections peu importe comment et au prix de combien d’hectolitres de sang des togolais ont fini par croire que le Togo est un pays exemplaire comme cette France. Bawara Gilbert sur ce point a certainement raison.

Pour le ministre de l’administration territoriale, « il n’y a pas de situation difficile au Togo » car pour lui  c’est l’opposition qui n’a pas fait preuve d’ouverture. Le pouvoir aurait introduit un projet de loi « paradisiaque » que l’opposition a approuvée et que les députés de ce parti au pouvoir  ont désapprouvée et ce sont les autres qui ont tort selon Gilbert Bawara. Un véritable gangstérisme politique.

Introduire un projet de loi qui prend en compte les propositions d’un énième dialogue à la suite  de l’APG relève de la concession pour monsieur le ministre.

Il dit sans retenu que le régime qu’il sert a concédé, la recomposition de la cour constitutionnelle, le retour au mode de scrutin, les prérogatives du premier ministre, le sénat, le mandat présidentiel. On dirait un cadeau que le pouvoir estime avoir fait et qu’en retour l’opposition devrait faire cadeau d’un mandat supplémentaire à Faure Gnassingbé qui équivaudrait en réalité à deux mandats cadeau. Le Togo des intrigues et des mics macs de la part d’un régime assoiffé de pouvoir mais complètement, usé et vomi par tout un peuple

pour finir, monsieur le ministre Bawara estime que tout va bien, en matière de santé, d’infrastructures,  d’emplois et autres, pour lui le Togo est en profondes transformations et rénovations, un pays en plein dynamisme a-t-il balancé.

Il a été incapable cependant de répondre à la question du journaliste sur cette fameuse croissance de 6% qui n’est pas  perceptible dans le vécu quotidien des togolais encore moins dans le panier de la ménagère.

Mieux Gilbert Bawara  a gratifié les téléspectateurs de tv5  d’un nouveau mot qui n’existe pour l’instant dans aucun dictionnaire. Il s’agit de  « résorbation ».

Le grand ministre du Togo voulait sans dire résorption du chômage mais il a cru bon jouer aux académiciens « en cassant la jarre » comme ça se dit amicalement au Togo. « Résorbation » sonne plutôt bien mais pour l’instant n’existe pas. Le verbe résorber est bien connu dans le langage de la médecine alors le gouvernement dont fait partie monsieur Bawara veut résorber le chômage, c’est une priorité a-t-il soutenu, pour d’ici la fin du mandat ou après 2015 ? wait and see.

 


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