Togo, élections locales, les caciques du régime confirment qu’elles n’auront pas lieu.

20 02 2014

Urnes_25_07L’information a été donnée par le confrère « Le Correcteur » dans sa livraison du lundi 17 février 2014. En effet, le Correcteur rapporte les propos de deux pontes du pouvoir notamment le très mystérieux Barry Moussa Barqué, toujours dans la barque cinquantenaire du père et du fils qui aurait soutenu devant des populations de Tone, « il suffit de perdre Lomé et nous allons perdre le pouvoir ».  L’autre non moins mystérieux est l’actuel président de l’assemblée nationale, Dama  Dramani, qui renchérit en public à Tchamba le 08 février dernier « qu’il n’y aura pas de locales avant 2015 ». Des déclarations qui consacrent l’intention réelle du régime réfractaire à toute idée de faire du Togo un état de droit, un état démocratique. C’est toujours le règne de la pensée unique et du parti unique qui prévaut dans la satanée de république. Les partenaires du Togo qui disent mettre la pression pour la tenue des locales sur le régime héréditaire et affichent une clémence incompréhensible face au refus systématique de Faure Gnassingbé  et acolytes de jouer le jeu démocratique à tout point de vue doivent revoir leur approche. De même que cette opposition qui dort sur ses lauriers pensant que les élections locales tomberont rôties du ciel.

Il n’est un secret pour personne que depuis plus de 27 ans le Togo n’a plus organisé d’élections locales. Une stratégie de la dictature des Gnassingbé d’avoir sous coupe réglée les responsables des villes, villages, préfectures aux fins de conservation du pouvoir de façon éternelle. Ils sont donc choisi pour aider à entériner les fraudes grandeur nature notamment au cours des élections présidentielles et législatives qui se sont d’ailleurs soldées par la victoire forcée du seul clan qui a le droit de diriger le Togo malgré presque un demi siècle  d’une dictature implacable qui opprime. Un peuple  qui rêve en toute légitimité de voir d’autres dirigeants  à la tête de ce pays qui a tout à lui offrir mais dont les richesses sont confisquées par la minorité insatiable.  Au moins sur ce point le numéro un togolais lui même le reconnait tout en laissant se poursuivre le pillage à ciel ouvert du pays au nom de la politique de l’impunité. Qui ne dit mot consent et dans le cas d’espèce qui ne dit mot fait partie de la clique.

Les déclarations de ces deux thuriféraires qui sont considérés aux yeux des togolais comme ceux qui ont juré par tous les dieux d’empêcher qu’un nouveau vent souffle sur le pays, réduisant à néant tous les beaux discours qui sont servis par le Chef de l’Etat pour donner une image moderne et humaine d’un régime en réalité gangster,  confirment les intentions réelles du pouvoir en place de jouer avec le temps jusqu’en 2015 pour justifier finalement que les locales ne peuvent s’organiser qu’après la mascarade de 2015 qui va consacrer le bail du fils sur le Togo.

Si tel n’est pas le cas, de quel droit ces deux barons donnent un autre calendrier pour les locales alors même que le Chef de l’Etat dans son adresse de fin d’année  a soutenu que ces élections auront lieu en 2014 ? Est-ce que ce sont  les caciques qui régentent le Togo de connivence avec le prince, ou c’est le prince lui-même qui distribue les jeux de rôles aux personnages lugubres d’un régime périmé dans le seul but de tourner en bourrique les partenaires en développement ? Puisque les togolais sont vaccinés et ne peuvent plus s’étonner de ces agissements qui constituent même les caractéristiques de ceux qui s’imposent à tout un peuple et par tous les moyens.

Fait non anodin,  Faure Gnassingbé n’a jamais démenti ses acolytes qui font des déclarations contraires aux siennes, se contentant comme à son habitude d’un silence scandaleux prouvant in fine qu’il n’a aucun intérêt à donner des instructions pour que ce processus de démocratie à la base soit enclenché. L’assertion « d’un leader nouveau avec un  esprit nouveau » dont il s’est fendu en 2005 pour endormir les togolais n’est que pur bluff.

Une leçon néanmoins  à tirer de la déclaration de son conseiller inamovible Barry Moussa Barqué, le régime est conscient qu’il est  vomi par le peuple togolais et qu’une élection locale organisée dans des conditions idoines se révèlerait une véritable fessée pour la poignée qui dirige. Il a sans soute raison de lâcher que « perdre Lomé c’est perdre le pouvoir ». Mais ça fait froid au dos que malgré presque 50 ans passés au pouvoir à amasser toutes les richesses du monde « ces princes du pétrole » made in Togo, s’inscrivent dans la logique aberrante de tout pour le clan rien pour le peuple jusqu’à l’éternité.

C’est donc clair, le pouvoir a bien annoncé son refus de voir les élections se faire mais ceux qui se réclament de l’opposition semblent applaudir cet acte gravissime dans un pays censé fonctionner selon les normes républicaines. Cette opposition de plus en plus illisible à part quelques déclarations ne semble pas préoccuper par le tenue des locales,  gage d’une certaine lueur d’espoir dans la gestion rationnelle au niveau décentralisé.

Pour une fois, comment les partenaires qui n’ont rien à tirer à priori de ce que le Togo organise les locales ou pas peuvent continuer à maintenir la pression sur ce régime sourd muet, si les vrais acteurs de l’opposition qui doivent pousser le pouvoir dorment sur les lauriers ?

Tous ces opposants sont préoccupés en plus des guerres de chapelle inutiles plus par la présidentielle de 2015 qui sauf miracle devrait se passer conformément aux habitudes du clan et de cette communauté internationale qui a toujours soutenu la dynastie, quitte à comptabiliser des hectolitres de sang comme en 2005 pour se pérenniser au pouvoir. Une attitude irresponsable d’une opposition qui connait de quoi elle souffre mais n’a jamais voulu se faire soigner et préfère trainer les même maux depuis 24 ans pour les même résultats aux échecs cuisants. Comme quoi les mêmes causes produisent bien souvent les mêmes effets surtout avec les mêmes acteurs réfractaires aux changements de méthodes tout comme ceux qu’ils disent combattre.

Pour la confrérie au pouvoir, les locales n’auront pas lieu. L’opposition togolaise est donc  prévenue. Ou elle prend pour une fois ses responsabilités ou elle continue par se contenter de son jeu de rôle, de complice de la dictature héréditaire.


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