Loïc le Floch Prigent à cœur ouvert sur radio Kanal K « la dictature est quelque chose qui existe au Togo, elle est héréditaire comme en Corée du nord et par conséquent j’ai le droit de les comparer ».

12 02 2014

mouton 51GRcmA3PtL._SY445_Samedi 08 février 2014, le français Loïc le Floch Prigent (LFP), ancien PDG d’Elf aquitaine, dans un entretien exclusif accordé à Fenêtre Sur l’Afrique (FSA) sur radio Kanal K, revient sur sa mésaventure en terre togolaise dans le ténébreux dossier d’escroquerie internationale. Un entretien de presque une heure de temps que nous avons pris soin de transcrire pour nos lecteurs afin qu’ils puissent se faire une idée du Togo, de ses institutions judiciaires, bref du pouvoir togolais qui est un régime quasi dynastique. Le pouvoir étant la chasse gardée depuis près d’un demi-siècle d’une seule famille, les Gnassingbé.

FSA : comme vous le relevez dans votre livre le « mouton noir », votre séjour à la gendarmerie devrait être de très courte durée, 24H maximum et pourtant vous y avez passé de longs mois, monsieur Loic le Floch Prigent, résumez-nous en quelques mots ce à quoi à ressembler votre détention au palais du patron des lieux, le capitaine Akakpo, le monsieur des recherches et investigations ?

LFP : tout d’abord j’ai été kidnappé à Abidjan c’est-à-dire qu’il n’y avait absolument aucune raison de cette arrestation et aucune raison surtout de mon départ pour Lomé puisque la loi ivoirienne et la loi de la CEEAO a été bafouées. Par ailleurs, il faut bien le reconnaitre aussi, l’Etat français n’a pas défendu un de ses ressortissants comme il aurait dû le faire. Ça c’est clair.

Alors je suis arrivé à Lomé et les conditions d’incarcération que j’ai eue à la gendarmerie nationale ont été incontestablement meilleures que celles que j’aurais pu avoir à la prison de Lomé. C’est un fait. Mais, meilleur ne veut pas dire le paradis. J’ai été dans le bureau de l’adjoint du capitaine Akakpo qui était absent dans un premier temps puis qui a été présent mais qui est parti dans un autre bureau dans la journée. J’étais sur un matelas dans un bureau pendant 05 mois et 11 jours. Le problème principal pour moi étant que j’avais une tumeur cancéreuse à la jambe qu’il fallait absolument enlever avec une médicalisation adaptée et qui n’existait ni au Togo ni à Abidjan ni dans aucun pays limitrophe et qu’il fallait absolument me rapatrier en Europe ce qui a été fait seulement au bout de 5 mois et 10 jours. J’ai réussi à sauver ma jambe et la vie et par conséquent je suis reconnaissant à tous les gens qui ont pu me tirer de ce mauvais pas.

FSA : monsieur Loïc le Floch Prigent comment expliquez vous votre subit transfèrement d’Abidjan à Lomé ? N’avez-vous pas une bonne relation avec le président ivoirien Alassane Ouattara ? Ou diriez-vous tout simplement que le président Ouattara ou les autorités ivoiriennes ont été complices pour admettre une telle trahison ?

LFP : Je n’ai pas eu de relations, sinon très lointaines avec le président Ouattara, mais j’étais dans les bureaux de la présidence ivoirienne deux jours auparvant pour discuter des questions pétrolières. Je connaissais et j’avais vu un certain nombre de ses ministres bien sûr le ministre du pétrole et je n’imaginais pas ce traitement de la part des autorités ivoiriennes, quelle part a-t-il pris dans cet enlèvement et à mon transfert illégal vers le Togo je n’en ai pas la confirmation évidente mais je vois mal comment l’ancien président de la SNCF, d’ELF, de gaz de France, pouvait être transféré illégalement dans un autre pays à savoir le Togo sans que le Chef de l’Etat ne soit au courant. Je l’imagine mal mais maintenant que dans la mesure où c’est sur les ondes dès le matin et que pendant tout le samedi 15 septembre ceci est apparu, je pense qu’il a regardé ou écouté la radio un moment.

FSA : qu’est ce qui a été le plus éprouvant dans votre mésaventure ? Votre détention ou votre santé ?

LFP : c’est incontestablement, le premier problème que j’ai eu, c’est les coups que j’ai reçu dans l’aéroport d’Abidjan sans que personne ne s’en émeuve à la fois ceux qui me regardaient et ceux qui me donnaient des coups. J’ai quand même à mon âge, j’ai quelque respectabilité me semble t-il, me traiter de crapule en me faisant roué de coups ça je n’imaginais pas que ce soit possible dans un pays africain et pas plus en Côte d’Ivoire qu’ailleurs. La deuxième chose c’est qu’à partir du moment où j’ai été au Togo,  le fait de dire je suis malade et je dois être opéré n’a inquiété personne plus les gens en autorité judiciaire comme autorité tout court. Donc la vie de quelqu’un comme moi, d’un ressortissant français normal ne les intéressait absolument pas. Je n’ai pas eu un moment quelqu’un qui m’a dit on va examiner votre problème. Votre santé va mal on va la regarder, à chaque fois que j’évoquais le fait que j’avais un problème médical c’était l’indifférence voire l’hostilité. Et c’est proprement ahurissant dans une Afrique que je connais et dans laquelle j’ai vécu trente années de ma vie. Pour moi ce régime qui était capable de produire de tels individus était un régime qui n’était même pas africain, il n’est pas humain. 

FSA : donc monsieur Loic le Floch Prigent, votre état de santé n’a pu du tout préoccuper les autorités judiciaires qui ont fait traîner intentionnellement votre procédure ?

LFP : qui n’ont même pas imaginé qu’un examen pouvait être important à effectuer et ce n’est que lorsque les photos de ma tumeur ont éclaboussé les journaux français que quelqu’un est venu sans regarder ma tumeur en me demandant si j’acceptais de me faire opéré sans même qu’on sache de quoi.

FSA : vous êtes censé avoir de très bons rapports avec le régime togolais  du moins quand on lit votre livre « le mouton noir », entre 2006 et 2008 vous avez eu à intervenir dans un dossier, celui de la CEET et du groupe français GDF Suez dont vous êtes le président d’honneur. Vous avez toujours eu de très bons rapport avec le continent africain, comment comprendre que le régime togolais vous ait maltraité vous qui êtes un ami, un ami du Togo ?

LFP : j’ai été appelé par des amis qui étaient proches du régime togolais et j’ai répondu à une question simple qui était une question qui tient à mes compétences dans le domaine pétrolier et gazier. Par conséquent j’ai répondu à ces questions. Je suis venu plusieurs fois répondre aux questions et voir les responsables togolais. Je n’ai pas imaginé une minute que ces gens que j’avais en face de moi pouvaient se comporter comme ils se sont comportés ultérieurement. Je n’arrive pas à le comprendre encore aujourd’hui. C’est-à-dire que je ne vois pas quel était leur intérêt sur moi et je ne vois pas quel est leur degré d’humanité dans ce qu’ils ont pu effectuer au cours de cette période. Disons que j’ai eu le sentiment je le répète encore une nouvelle fois à être en face d’un régime qui ressemblait plus à la Corée du nord qu’à l’Afrique que je connaissais.

FSA : quelque chose de frappant au cours de votre incarcération, monsieur Prigent, le silence de vos amis africains, notamment les Chefs d’Etats, surtout le président congolais Dénis Sassou N’guesso avec qui vous avez de très bons rapports. Comment expliquez-vous ce silence par rapport à l’inhumanité dont vous avez été victime ?

LFP : vous avez raison de poser cette question, c’est une question que je me pose tous les jours, c’est un silence assourdissant alors ils m’ont fait savoir les uns et les autres qu’ils étaient beaucoup à intervenir  auprès du président togolais. Je n’en ai pas la certitude mais dans tous les cas ce que je peux observer c’est que les résultats ne sont pas à la hauteur de ce qu’ils ont dit avoir fait et par conséquent je leur demande aux uns et aux autres des explications et je leur demande toujours des explications dans leur aptitude à continuer à serrer la main de quelqu’un qui est le président d’un Etat qui m’a fait ça et donc je mesure leur degré d’amitié à mon égard à leur aptitude à ne pas serrer ou à serrer la main.

FSA : revenons au vif du sujet, vous êtes incarcéré au Togo dans une affaire baptisée d’escroquerie internationale, Loic le Floch Prigent avez-vous connaissance de cette affaire entre notamment messieurs Agba Bertin et Abass Al Youssef le plaignant et accessoirement l’ancien ministre de l’administration territoriale Pascal Bodjona ?

LFP : j’ai effectivement connu tous les gens dont vous venez de parler au bout de 05 mois et 11 jours de détention je n’ai toujours pas vu le début de la couleur d’un bout de dossier  sur le sujet et par conséquent je finis par penser que c’est une manipulation des uns et des autres plus qu’une véritable affaire. Je commence même à douter qu’il y ai eu de l’argent dépensé en la matière. C’est une affaire extravagante dont l’origine est essentiellement les difficultés qu’avait le président togolais à écarter le ministre des collectivités territoriales Pascal Bodjona. Je pense que l’origine de l’affaire est là et que mon transfert de Côte d’Ivoire avait simplement pour but de faire un échange de bons procédés entre les deux présidents. Je pense qu’il n’y a rien dans toute cette affaire dite d’escroquerie internationale. Il n’y a pas un mot de vrai.

FSA : L’ancien ministre Pascal Bodjona est également en liberté provisoire, dans cette affaire est-ce que vous avez encore des relations, est ce que vous le contactez ?

LFP : j’en avais eu très peu parce que je l’ai vu deux fois dans toute ma vie et je n’ai jamais aucune relation avec lui. C’est ce que j’ai expliqué à tous ces juges, à tous ces prétendus juges, parce que de juges ils n’en ont que de titre ils n’en ont pas la qualité. Ceci est une affaire vraisemblablement interne à la politique togolaise dans laquelle je n’ai aucune envie de m’insérer et que je laisse volontiers aux togolais.

FSA : de vous à nous ne dit-on pas souvent qu’il n’y a pas de fumée sans feu, est ce que vous ne vous reprochez de rien dans cette affaire d’escroquerie internationale ?

LFP : je ne voudrais pas revenir sur 45.000 adages qui n’ont pas de valeur. L’idée générale c’est que il y eu un problème que ce problème est clair aujourd’hui, c’est la lutte entre le numéro un et le numéro 2 togolais et ça, ça ne me concerne pas.

FSA : monsieur Prigent, vous écrivez dans le « mouton noir » loin d’être la victime d’une escroquerie que j’aurais moi-même ourdi aux côtés d’autres fâcheux personnages, il (Abass Al Youssef) s’est livré à une affabulation pour son propre compte mais encore et c’est l’envers inaperçu du dossier, pour le compte d’un Chef d’Etat qui l’aurait grossièrement instrumentalisé afin de mieux consolider sa position. Pensez vous que monsieur Faure Gnassingbé, le Chef de l’Etat togolais tirait personnellement les ficelles de cette affaire pour anéantir  Pascal Bodjona le ministre d’alors?

LFP : je réponds, ce que je pense, ce que j’ai écrit.

FSA : c’est-à-dire que vous confirmez que le Chef de l’Etat tirait les ficelles ?

LFP : je pense ce que j’ai écris, je vous le confirme.

FSA : êtes-vous aussi saint que vous le croyez parce que vous étiez condamné dans une affaire par le passé et vous avez fait la prison en France ?

LFP : ceci n’à rien avoir avec cela. Le droit français d’abord existe. C’est-à-dire  qu’aujourd’hui, je considère que le droit togolais, les juges togolais n’existent pas. En droit français il y avait eu des problèmes liés à l’entreprise Elf, ses problèmes étaient que, un certain nombre de gens d’Elf se sont enrichis, pas moi et qu’il a fallu que dans la loi française je sois condamné pour que les gens qui avaient de l’argent soient condamnés aussi. C’est ce qui s’est passé, jamais personne n’a pu démontrer que j’avais pris de l’argent dans cette affaire ; j’ai été condamné j’ai fait la prison cette affaire est derrière moi elle a conduit à 17 ans de procédure pénale. Elle n’a absolument rien avoir avec le Togo mais rien avoir et donc c’est une affaire du passé. Si jamais on considère que dans le droit français on paie sa dette à la société, c’est pour justement qu’on ne revienne pas sur les affaires anciennes et par conséquent personne n’a le droit de poser des questions telle que vous la posez en France.  

FSA : vous dites également que votre libération vous la devez plutôt à votre femme, mais pas à la France votre pays ou à l’Etat français, pourquoi ?

LFP : je dis que si l’Etat français a fini par se remuer en dernier temps c’est-à-dire au mois de février 2013 c’est parce que ma France  a obligé ma famille, les amis et que le scandale provoqué par cette mort annoncée au Togo d’un ancien dirigeant français deviendrait insupportable à la population française et par conséquent en dernier ressort l’état français est intervenu et je suis revenu.

FSA : vous aviez comparé le Togo à la Corée du nord dans l’une de vos interviews à la sortie de prison et puis tout à l’heure même en début d’émission est ce à dire qu’à cause de votre mésaventure vous n’allez plus mettre pied au Togo, du moins au Togo de Faure Gnassingbé ?

LFP : la dictature est quelque chose qui existe au Togo elle est héréditaire comme en Corée du nord et par conséquent j’ai le droit de les comparer et je reprends l’adage de tout à l’heure, puisqu’on dit qu’il n’y a pas de fumée sans feu, j’aurai tendance à dire, chat échaudé craint l’eau froide. Je ne vois pas en quoi aujourd’hui je pourrai faire confiance à qui que ce soit dans un régime pareil.

FSA : vous soutenez également dans votre livre que visiblement Abidjan vous a envoyé à Lomé dans le seul but de noyer l’ancien ministre de l’administration territoriale Pascal Bodjona. Vous écrivez à cet effet, « j’aurais dû accepter de dénoncer Pascal Bodjona, c’est ce que je n’ai pas tardé à comprendre ». Mon sieur Loic le Floc Prigent, vous êtes à Lomé pour aider en finir avec un ancien ministre c’est quand même cocasse de la part d’un Etat ne trouvez vous pas ?

LFP : non parce que l’Etat a envie de montrer qu’ile est une démocratie internationale et a besoin de la caution de quelqu’un connu internationalement pour se débarrasser de Bodjona. Je suis un instrument connu internationalement et par conséquent je peux servir.

FSA : vous écrivez dans votre livre, « le pouvoir au Togo fait l’objet d’une lutte interne qui ne connaît pas de relâche ». Avez-vous des éléments pour étayer cette affirmation ?

LFP : je suis resté 05 mois et 11 jours la bas et j’ai des oreilles et j’ai des yeux et par conséquent j’ai vu que les uns et les autres c’est-à-dire l’entourage du président était à la fois uni et désuni et que comme vous le savez quand j’étais la bas il y a eu les incendies des marchés de Kara et de Lomé et je me suis aperçu en ce moment là que les gens qui dirigeaient le pays tiraient un peu dans tous les sens et ne savaient pas comment ils allaient manager cette opération que je dirais de communication. A cette occasion toujours j’ai vu que les dirigeants et ses différents ministres se haïssaient de manière profonde, j’ai pu l’observer.

FSA : vu tout ce que vous avez écrit dans le livre « le mouton noir » et ce que vous venez encore une fois de confirmer dans cet entretien, il parait clairement pour vous que la justice togolaise est aux ordres de l’exécutif. Une justice à tiroir, une justice instrumentalisée comme le pense aussi beaucoup d’observateurs nationaux et internationaux, mais la France votre pays estime que le Togo est un Etat démocratique. Pour preuve le silence du président François Hollande.

LFP : je suis très fâché d’avoir vu le président togolais venir en France le 14 et 15 novembre comme s’il était un dirigeant démocratique. Je suis fâché de voir la manière dont on continue à aider un régime qui est un régime dictatorial, un régime de dictature héréditaire c’est-à-dire pour moi les pires régimes au monde.  Je continue à penser que c’est une erreur fondamentale à la fois de la république française et d’un certains nombres de régimes et de présidents africains que de soutenir des régimes pareils.

FSA : vous êtes étonné de la posture des magistrats togolais, qu’est ce que vous leur reprochez concrètement ? Qu’est ce qui vous faire croire qu’on vous a fait venir au Togo dans le seul but d’anéantir Pascal Bodjona, un Etat à quand même d’autres choses plus sérieuses à faire ? Avez-vous une certaine confirmation de ce que vous dites ?

LFP : j’ai eu en face de moi des gens qui ont changé, j’en ai eu trois pendant la première semaine et ensuite trois autres au bout d’un mois lorsque l’ensemble de la magistrature a changé. Et donc je suis en mesure de porter un jugement sur 06 magistrats étant entendu que comme vous l’avez remarqué tout à l’heure j’ai eu une procédure judiciaire de 17 ans en France, j’ai connu un grand nombre de magistrats français et un grand nombre de magistrats d’autres pays également y compris espagnols. Il n’y a pas de magistrats au Togo aujourd’hui ce sont des gens qui n’ont pas la capacité d’analyser puisque ils ne veulent pas faire l’instruction d’un dossier en commençant par le début en ayant la manifestation de pièces leur permettant de travailler mais la seule chose qui les intéresse c’est le témoignage et les ordres qu’ils reçoivent.  Ce n’est pas une magistrature c’est un corps social qui se dit magistrat. La deuxième  question que vous me posez c’est qu’est ce qui me fait dire qu’il s’agit de monsieur Bodjona ? Dès que je suis arrivé dans la pièce où on m’interrogeait la seule question qui m’a été posée, reposée, reposée a été Bodjona, Bodjona, Bodjona, Bodjona. Les réponses que je donnais n’étant pas satisfaisantes pour mes interlocuteurs, on me disait ce n’est pas ce qu’on vous demande. On vous demande une autre réponse. Et à la fin on vous dit cette réponse n’est pas satisfaisante, vous n’êtes pas gentil avec nous parce que ce n’est pas la bonne réponse. Alors j’appelle ça un conditionnement pour me dire clairement il faut que vous accusez monsieur Bodjona.  Et comme visiblement je n’arrivais pas à comprendre, l’un de mes interlocuteurs me disait, vous n’avez pas bien compris il faut que vous accusez monsieur Bodjona.

FSA : détaillez nous un peu plus cette affaire dans laquelle vous avez eu à intervenir, vous avez été sollicité par l’état togolais pour régler un différend entre la CEET (la Compagnie d’Energie Electrique du Togo) et le groupe GDF Suez dont vous êtes le président d’honneur ?

LFP : alors qu’on était entrain de m’embêter et que j’ai été voir l’ambassadeur du Togo en France, qui m’a dit non il n’ya rien  on continue à avoir des articles de presse sur le sujet et donc l’avocat du plaignant vient voir mon avocat pour dire écoutez, on peut effacer tout ça mais il faut que vous nous aidiez à régler le problème entre la compagnie d’électricité togolaise et l’ancienne compagnie de monsieur le Floch Prigent GDF Suez de manière à ce qu’on ne paye pas autant que ce qui est envisagé. Je réponds que d’abord je ne comprends pas pourquoi on ne me le dit pas clairement et si on me le dit il faut qu’on me donne mandat et qu’au moins on arrête avec la presse qui n’arrête pas de dire que je suis embarqué dans une affaire d’escroquerie. A ce moment là tout disparait et je n’entends plus parler de rien et j’appends par la suite que cette affaire a été effectivement réglée dans des conditions que je dirais assez troubles et qui mérite un examen plus approfondi.

FSA : dans « le mouton noir » vous ne cessez de dire, il fallait que je sauve ma jambe avez-vous réussi ?

LFP : oui et j’en suis bien content, parce que ça me permet d’aller à la pêche, d’aller cueillir des champignons sans avoir une prothèse et je remercie tous les gens qui ont permis que ça puisse se faire et je vous assure que c’est une expérience très difficile mais que le caractère breton fait que je n’accepte qu’on essaye de me faire faire des choses  contre mon éthique et donc il était absolument impossible pour moi que je dise du mal de quelqu’un simplement pour sauver ma jambe ou ma vie c’est impossible pour moi.

FSA : en clair dans cette affaire est ce que vous êtes finalement en liberté provisoire ou blanchi ? Qu’en est-il de votre caution payée à la justice togolaise ?

LFP : j’ai payé une caution de 50.000 euros, ils me demandaient 06 millions de dollars j’attends que quelqu’un au Togo veuille bien arrêter toute cette affaire rocambolesque qui n’a absolument aucun intérêt, je n’ai aucune envie d’avoir des relations avec le régime togolais je laisse le soin aux autres de continuer à avoir des relations si ça leur chante, mais pour moi c’est un régime dictatorial et les dictatures je n’aime pas ça, je suis un démocrate.

Par ailleurs je n’ai jamais été blanchi puisque il y a un concept nouveau, un concept togolais de liberté provisoire. Ce qui n’existe pas, on est en liberté ou on ne l’est pas. Le concept de liberté provisoire est un concept uniquement togolais et uniquement d’un régime dictatorial.

 FSA : depuis votre retour en France en 2013, vous avez repris vos activités de conseiller en énergie, Europe, Afrique et Moyen Orient quelles sont aujourd’hui vos relations d’affaires avec certains pays africains  après cette affaire d’escroquerie internationale qui a fait grand bruit ?

LFP : quand les gens ont envie d’avoir mon avis ils viennent à Paris parce qu’il est hors de question que je me déplace dans des endroits qui continuent à avoir des relations avec le Togo.

 

 

 


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